La généalogie raconte aussi ses fables et légendes familiales. Ces histoires racontées de génération en génération (ou juste par une) et dont on ne sait si elles sont vraies.

Parfois elles ne le sont pas, inventées pour briller ou habiller un secret. Ou trop belles à raconter elles sont perpétuées alors que l'on sait que ce n'est pas l'ancêtre sur la carte postale. Parfois elles ont la vie dure, on a beau le répéter tout le monde veut continuer à y croire à ce lien de famille qui ne doit être qu'une homonymie.

Parfois elles le sont, et si ce n'est pas la mère, c'est bien la grand-mère qui a traversé l'Atlantique, et fini ses jours aux Etats-Unis. Si, si, c'est la liste des passagers du paquebot, dressée à Ellis Island qui,contre toute attente, vient de le confirmer... Ce n'était pas la plus vraisemblable, c'est la plus véridique.

Et parfois les histoires sont vraies, mais restées dans des mémoires envolées ou dans des courriers en italien...

Etrange dans un thème de voyage de parler des bâtisses que sont les églises, car comme les montagnes elles ne se rencontrent pas, se déplaçant peu.

Mais comme avec les documents, elles représentent un des rares bâtiments dont nous soyons sûrs que nos (mes ancêtres) ont cotoyés. là où ils se sont assis, où elles ont prié, ou elle et lui se sont dit oui... quelques siècles avant que je n'y entre m'y asseye ou les vois.

Etre au même endroit voir des choses qu'ils ont peut-être vu, ce sentiment de permanence peut paraître rassurant...

Dans les voyages de la généalogie, il y a bien sûr le dernier qui est le plus triste mais souvent un des plus renseignés. Fréquemment, plus que bien des épisodes vivants.

Je sais qu'une aïeule est morte en plumant un poulet, une autre en faisant des crèpes. Qu'un ancêtre ne s'est pas remis d'une attaque au cinéma qu'un autre a eté retrouvé mort accidentellement sur un chemin.

Quelques couples  ont fini leurs jours à l'hospice, certains aïeux se sont éteints à l'hôpital . Au moins deux d'entre elles ont séjourné dans des maisons  de repos pour maladies mentales, loin de chez elles... L'une parisienne dans les côtes d'Armior, l'autre limousine dans le Cher via la capitale.

Deux ont fini leur vie aveugles....

Ce n'est pas le meilleur souvenir qu'ils nous ont laissé, mais nous les cherchons tous.n'est ce pas....

Triste hasard de la vie ce billet correspond à un accompagnement vers une dernière demeure...

Dors en paix Tatie Marie....

Les cartes postales sont un bon moyen d'illustrer la généalogie. Pour avoir des vues des villages, parfois datées des époques ou nos prédécesseurs y ont résidé. Pour avoir sur papier certaines images qu'elles et ils ont vues, comme les Eglises ou les marais, les fleuves ou les châteaux...

Mais elles peuvent être aussi le support de la correspondance de nos ancêtres. Nouvelles de l'armée, échanges entre soeurs ou neveux pour donner des nouvelles de la famille à l'époque oú le téléphone n'existait pas ou n'était pas rentré dans tous les foyers.

Trésors qui permettent aussi de voir leur écriture, souvent plus lisible que la nôtre, et parfois certaines expressions typiques..

Excusez-moi j'en ai tout un tas à trier...

Il se murmure que j'aime être entouré de papiers et de livres et plonger dedans.

Si les documents trouvés dans les archives familiales, départementales, diocésaines ou autres sont essentiels à l'élaboration de l'histoire familiale, les livres apportent des compléments non négligeables à la connaissance de la vie de nos ancêtres. Ces écrits nous parlent de leur quotidien, de l'histoire de leur région, des événements qu'ils ont traversés, de la manière de les chercher ...

Me sont passés entre les mains des monographies, des ouvrages sur les dispenses de consanguinité, sur comment rechercher ses ancêtres italiens ou un ancêrre blessé..

Je dois lire un village pour aliénés tranquilles évoquant l'expérience psychiatrique douce à Dun-sur-Auron où une de mes aïeules a fini ses jours, je me nourris des Contexte France et Italie de Thierry Sabot..

Les anciens dictionnaires (merci Sophie), les blogs et les ouvrages sur l'héraldique ou l'onomastique  me régalent.

Je suis un rat de bibliothèque et cours les vide-greniers ou les recycleries et il m'arrive devant son étal présentant des ouvrages régionnaux de demander à une bouquiniste si elle n'a pas un ouvrage sur les poëlliers alsaciens....

Ouvrir un livre c'est ďébuter un voyage... J'ai déjà écumé ici et là.

http://desbranches.canalblog.com/pages/bibliographie/36259510.html

La généalogie est un moyen de rendre réel un roman d'H.G. Wells.

Assis derrière un ordinateur on actionne plus vite, quand les outils sont en ligne, la machine à remonter le temps. Cependant, peut-être parce que j'ai toujours aimé le papier, je la trouve plus palpitante dans une salle d'archives.

Seul devant un écran, même la nuit ( cela est un avantage), dans un moment parfois ressenti comme hors du temps, j'ai le sentiment de me rapprocher de celles et ceux qui nous ont précédé. Une connexion semble possible, voire tangible.

Dans une salle d'archives, l'ambiance feutrée, le mobilier et le moment de la remise des documents confèrent une autre dimension à la recherche et donne une résonnance plus vive à l'émotion. Tourner des pages qu'ils ont peut-être tourné, feuilleter des registres, les mêmes qui sont passés dans leurs mains, voir le papier qu'elles ont paraphé.

Découvrir leur signature ou même leur marque et se trouver à cette minute à cet instant et à cet endroit de leur vie.

Moment suspendu.

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