La maman du vétéran lui disait non
Un acte notarié peut apporter de nombreux renseignements, répondre à certaines questions et en soulever d'autres.
Dans ma recherche sur les Pfeiffer, je cherchais aux archives de Paris des actes notariés pouvant m'apporter plus d'éléments sur Michel Pfeiffer et particulièrement s'il avait laissé un testament ou si sa succession avait été passée devant notaire.
Je n'ai rien trouvé encore, par contre j'ai déniché une réquisition d'acte respectueux, ci-dessous retranscrite, faite par Alfred Louis Pfeiffer, le frère de Louis Stanislas, à sa mère veuve de Michel.
On peut être vétéran des campagnes de Crimée et d'Italie du second Empire, avoir trente ans passés et devoir demander son conseil et son consentement à sa mère pour se marier.
Alfred Louis vient juste d'avoir trente ans, peut être a-t'il attendu un peu parce qu'avant cet âge, il aurait du faire trois fois la réquisition d'acte respectueux pour passer outre ... Quoique sa mère a donné son consentement selon l'acte de mariage. Puisqu'il a bien convolé avec sa dulcinée le 28 février 1865.
L'acte de consentement était un brevet c'est à dire qu'il n'a été rédigé que sur une feuille libre remise à Alfred Louis et non recopié, dans les minutes comme la réquisition. Pourquoi Marie Jeanne Anne Bertrand ne voulait elle pas que son fils convolât avec la demoisellle Schmutz ? Pourquoi a-t-elle changé d'avis parce qu'elle ne pouvait plus l'empêcher ? A moins qu'ils ne se parlassent plus.
Dans le document ci-dessous Alfred Louis est dit médaillé d'Italie et de Crimée c'est à dire qu'il a participé à scs deux campagnes sous Napoléon III. Il me faudra donc un jour trouver du temps pour aller fouiller au service historique de la défense et voir si un dossier a été conservé.
1865
12 Janvier
Réquisition et acte respectueux
Par M Pfeiffer
Me AUGUSTE JOZON Notaire, Boulevard St-Martin , 67
Par devant nous Me Auguste Jozon,
et son collègue notaires à Paris soussignés.
A comparu,
Mr Alfred Louis François Pfeiffer, monteur
en bronzes, médaillé de Crimée et d’Italie, demeurant
à Paris rue du Faubourg St Martin n°70
Majeur de plus de trente ans, étant né
à Paris sur le x huitième arrondissement, le
vingt-deux décembre mil-huit cent trente-
quatre, ainsi qu’il le déclare,
Fils de M. Michel Pfeiffer, en
son vivant poëlier et de Mme Marie Jeanne
Anne Bertrand, son épouse, restée sa
veuve, demeurant à Paris (Charonne) rue
de Madame n°97.
Lequel a par ces présentes requis le dit
Me Jozon de se transporter au domicile susindiqué
de sa mère à l’effet de lui demander respectueusement
et formellement son conseil et son
consentement sur le mariage qu’il se propose
de contracter avec Melle Marie Caroline
Schmutz employée chez Mr Schneider,
demeurant à Paris, boulevard St Martin n°14.
Et de lui déclarer formellement qu’à
défaut ≠ de consentement aud. mariage, sur le
dit acte respectueux et un mois après le dit acte,
il sera passé outre à la célébration dudit
mariage, conformément aux dispositions de l’article
x à Paris 152 du Code Napoléon.
Dont Acte,
fait et passé x en l’étude dudit Me Jozon
L’an mil-huit cent soixante cinq le douze
janvier
En présence de Mr Théodore Etienne
Schneider, propriétaire, demeurant à Paris
boulevard St Martin n°14 et de Mr André
Bernard Porrez, marchand de vins, demeurant
à Paris rue de Bondy, n°36,
Témoins qui ont déclaré être majeurs et
citoyens français et ont attesté aux notaires soussignés
l’individualité et la capacité civile du comparant
Et a le comparant signé
Avec les témoins et les
notaires après lecture faite