La liturgie comme loisir, non. Enfin à voir, comme j'ai eu quelques ancêtres pas franchement catholiques, d'autres franchement athées, (certains particulièrement hâtés), j'ai eu surtout très majoritairement des catholiques et probablement quelques grenouilles de bénitiers. Mais ce n'est pas tant de la messe qu'ils oyaient avec plaisir ou non que je veux vous entretenir aujourd'hui.
La religion catholique apostolique romaine pour s'imposer dans le paysage et dans le coeur des pratiquants a repris sous son égide de nombreuses fêtes qui de païennes sont devenues chétiennes, en plus de ses propres réjouissances. Et croyants ou non, cela restant de la liberté et de l'intimité de chacun, nous sommes ou du moins je suis le produit d'une culture judéo-chrétienne dont les fêtes font partie intégrantes.
Effectivement aujourd'hui les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jeudi de l'Ascension, l'Assomption de Marie, la Toussaint, Noël sont des jours fériés de la République mais découlent de cette tradition chrétienne dont nous sommes les héritiers. Ils étaient aussi précédemment synonymes de congés, et dans un monde de labeur et de corvées ces jours dédiés à la célébration de l'Eglise et de ses saints pouvaient avoir quelques attraits. Je n'en connais pas la réelle portée historique mais dans son excellente saga "Fortune de France", Robert Merle fait dire à son narrateur, dont le père est huguenot, que les serviteurs regrettent les jours chômés pour fêter certains Saints.
Car en plus de ces dates fériées il en reste d'autres qui font l'objet de rites et de plaisirs que nous avons soit conservées, pratiquants ou non, soit oubliées. L'Epiphanie et sa galette, le mardi gras, la chandeleur avec ses crêpes et ses lumières.
Et puis il y a ses saints desquels il faut savoir auquel se vouer. La Saint-Jean qui célèbre par ses feux l'été le 24 juin mais aussi la Saint-Martin le 11 novembre étaient deux moments phares de l'année. Nombre de baux étaient signés à ces dates, d'ailleurs comme les dictons en témoignent les repères calendaires étaient plus les saints que les dates. Saints de Glace, à la Saint-Michel, (Saint Glin-Glin), etc. Ne coiffe-t'on pas encore les catherinettes, lorsque à cette date une fille de 25 ans n'est toujours pas mariée. Date connue des jardiniers des mains vertes et même des mains noires car à la Sainte-Catherine tout bois prend racine.
Feux de la Saint-Jean à Sulzbach
De plus chaque village avait son Saint-Patron, et parfois aussi un deuxième ou plus à qui était dédié son ou ses églises. Les Saints locaux avaient d'ailleurs une telle aura que vous trouvez bien plus de Léonard en Limousin ou d'Yves et d'Yvonne en Bretagne qu'ailleurs.
Les fêtes votives paroissiales étaient le grand moment de réunion des villageoises et villageois, comme les pardons. Les corporations fêtaient aussi leurs Saints, Saint Honoré pour les boulangers, Saint Fiacre pour les mâraichers et jardiniers, Sainte Barbe pour les canonniers, les artilleurs, mais aussi les pompiers qui la fêtent toujours aujourd'hui. Le Saint Patron des archivistes serait Saint-Laurent de Rome.
Et dans chaque religion, les rites de passages restent des moments importants et festifs pour les concernés ou leurs proches, je ne m'aventurerais pas à en citer parce que j'en oublierais trop.
Alors certains ont connu le poids de la religion, d'autres en ont connu les secours, mais comme tout rassemblement humain méfions nous de ces outrances et gardons le souvenir des moments de fêtes et de partage.
Et pour le lien d'aujourd'hui un petit clin d'oeil à un billet d'Yvon Généalogie : Entre nous et nos ancêtres
Pour la blague pour la muse des généalogistes, je retiendrais Calliope inspiratrice de la poésie épique -:)
Source : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/patron.html